Merci pour les NON

Chers lecteurs, je débuterai l’article du jour en vous invitant à cultiver la gratitude envers les moments où l’on vous a tout simplement dit… NON. Bien que ce mot puisse parfois susciter de la déception, de l’amertume, des larmes et des nuits sans sommeil, il porte aussi en lui une leçon précieuse. Comme le rappelle souvent mon journal intime humain : « On ne sait pas ce que l’on ne sait pas. » Parfois, ces refus peuvent ouvrir la voie à de nouvelles opportunités et à des chemins inattendus.

Si nous étions conscients de combien de fois un simple refus nous a préservés de nombreux malheurs ou, mieux encore, nous a conduit à notre bonheur, nous comprendrions que rien n’est le fruit du hasard. Comme le disent les connaisseurs, tout est interconnecté pour nous offrir précisément ce que nous désirons le plus au monde, même si les chemins empruntés pour y parvenir restent parfois un mystère. Cette synchronicité universelle peut toutefois choquer, mais elle est le parfait écho de la source harmonieuse qui régit notre passage sur terre. 

Pour illustrer ce que je vous raconte, permettez-moi de partager avec vous une anecdote. Récemment, j’ai dû prendre la décision de faire déménager ma mère de la région où elle vit, car, comme vous le savez, mon cher pays traverse des bouleversements inévitables pour atteindre son plein potentiel. Certaines zones sont en pleine phase de transformation et de nettoyage, ce qui nécessite des ajustements pour assurer la sécurité et le bien-être des nôtres.

Mais bon ! Pour faciliter son déplacement d’une ville à l’autre et l’aider à retrouver les siens, j’avais sollicité l’aide d’une personne pour assurer son départ. Cependant, la veille, cette personne m’a contactée pour m’informer qu’elle ne se sentirait pas à l’aise d’accueillir ma mère, car elles ne s’étaient pas revues ni parlées depuis des années.

Vous imaginez à quel point j’étais furieuse face à cette situation. N’étant pas sur place, il m’était impossible d’assurer moi-même la transition de ma mère, et je devais donc dépendre de l’aide de quelqu’un d’autre. Cette nouvelle inattendue a ajouté du stress et de l’incertitude à un processus déjà délicat. Pourtant, l’univers allait m’offrir l’une de ses plus belles leçons de vie.

Pendant ce temps, un couple d’amis m’a non seulement ouvert leurs portes, mais ils ont également veillé à ce qu’ elle puisse partir saine et sauve. Sachant ma mère en sécurité, j’ai levé les yeux au ciel et remercié Dieu pour ces amis et pour avoir permis à cette personne d’exprimer ses appréhensions, car cela m’a permis de comprendre que cette mission ne lui était pas destinée. J’éprouve également de la gratitude envers cette personne pour sa franchise, car cela a finalement conduit ma mère exactement là où elle devait être…

Ces derniers temps, vous avez sans doute remarqué que j’évoque souvent ma mère dans mes récits, mais rassurez-vous, je ne suis pas orpheline. Mon père est toujours en vie et, en réalité, c’est sans doute la personne qui m’a le plus dit « non » dans ma vie. Cependant, chers lecteurs, vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis reconnaissante pour toutes ces occasions.

Grâce à tout cela, j’ai pu devenir la femme que je suis aujourd’hui. Une femme bénie, capable de contempler sa trajectoire avec fierté et gratitude, et consciente de l’opportunité qui lui est offerte de partager avec vous ses expériences et les leçons qui continuent de contribuer à son développement personnel.

Soyez sages chers lecteurs. A bientôt!

À la découverte de notre force intérieure !

Dès le ventre de ma mère, le Maître de l’univers m’a connue et a formé des plans merveilleux sur ma vie. J’évoque ces passages pour vous expliquer, chers lecteurs, que je viens d’une famille profondément religieuse. Toutefois, mes parents accueillaient à la maison des personnes de toutes croyances dans un esprit d’ouverture et de respect mutuel. Chacun pouvait ainsi exprimer librement ses convictions, ce qui enrichissait nos échanges et renforçait notre compréhension des différentes traditions spirituelles.

Personnellement, j’avais un faible pour les histoires racontées par les membres plus âgés de ma famille élargie, notamment celles axées sur les principes et lois naturels qui influencent notre quotidien. Mes conversations préférées étaient avec ma grande tante Vivie, qui me parlait principalement des douze lois universelles et soulignait exhaustivement leur importance dans notre vie.

Ces derniers temps, en prenant le recul nécessaire pour examiner ce qui se passe dans ma vie, je suis particulièrement touchée par une loi dont elle m’a souvent parlé. C’est la loi de la correspondance… Vivie me disait :  « Ce que tu émets dans ton for intérieur se reflète dans ta réalité. Et cela… que tu le veuilles ou non! »  Comme je vous l’ai déjà dit, chers lecteurs, dans mes précédents textes, si vous voulez changer votre vie, commencez par changer votre pensée et le reste s’alignera. C’est l’expression d’un pouvoir immense qui nous permet d’orienter notre esprit vers notre but ultime.

Chers amis, je ne vais pas vous mentir : ce n’est guère facile. Nous portons tous un bagage façonné par notre éducation, notre religion et nos coutumes, ce qui peut créer des barrières bien enracinées. Se libérer de ces idées peut être un défi considérable, mais tout réside dans la capacité que Dieu nous a tous donnée de ‘choisir’… Nous devons faire des choix délibérés pour nous départir de ces croyances et imprimer dans nos esprits de nouvelles perspectives positives.

Vivie me disait aussi que le monde est un comme un grand miroir, tout ce qu’ on y voit est le produit de ce que nous projetons. Dans ma tête d’enfant, j’analysais les mots au sens littéral et essayais de comprendre ce que les métaphores pouvaient bien dire. Je suis sûre qu’à présent, quelque part, elle sourit, sachant pertinemment qu’elle me préparait pour ce moment. Le moment où je prendrai conscience de cette parcelle de divinité en moi, et qui est en chacun de vous.

A l’école congréganiste, on m’enseignait que « Dieu nous a créé à son image » mais personne ne m’a jamais expliqué ce que cela signifiait d’être un infime reflet de Dieu. Aujourd’hui, chers lecteurs je suis convaincue que nous sommes capables comme Lui de créer un monde meilleur.  Nous avons le pouvoir de demander et de recevoir, et nous devons également nous rappeler que recevoir implique aussi de donner en retour.

Cette notion d’équilibre nous pousse à être attentifs aux besoins des autres et à partager nos ressources et nos bénédictions avec ceux qui nous entourent. En agissant ainsi, nous contribuons à bâtir une société plus harmonieuse et plus généreuse, à l’image de l’idéal auquel nous aspirons tous.

Soyez sages chers lecteurs. A bientôt!

Le pouvoir de nos mots

Certaines paroles ont un pouvoir considérable sur notre état d’esprit et nos actions, comme le mettent en lumière avec soin ceux qui sont en plein éveil spirituel. Ils font allusion au concept de mantra, une pratique ancienne consistant à répéter des mots ou des phrases dans le but d’atteindre un état de concentration ou de méditation. Ces phrases lorsqu’elles sont répétées régulièrement, peuvent façonner notre réalité intérieure et extérieure.

Le mantra, par définition, est une formule sacrée qui vise à guider l’esprit vers un état de paix et de clarté. Il est conçu pour détourner l’attention des pensées indésirables et pour favoriser un sentiment de calme et d’équilibre. Cependant, tous les mots ou phrases que nous nous répétons ne nous sont pas nécessairement bénéfiques. En effet, beaucoup d’entre nous développent des tics linguistiques qui peuvent être négatifs et nuisibles à notre bien-être.

Chers lecteurs, il est crucial de prendre conscience du pouvoir des mots que nous nous disons à nous-mêmes. Certaines phrases peuvent renforcer des schémas de pensée toxiques et nous maintenir dans un état de stress ou d’anxiété. Se répéter constamment des phrases dépréciatives peut contribuer à une faible estime de soi et à un sentiment de désespoir. Lorsque j’analyse les dictons de mes locaux, je constate une multitude d’abus verbaux qui tendent à nous sous-estimer ou à exprimer un état de résignation et de simple survie.

Les sociologues souligneront sûrement les causes sous-jacentes de ces habitudes verbales, qui peuvent être attribuées aux influences sociales, familiales et personnelles. Mais comme il ne s’agit pas de mon domaine d’ expertise, je vais abonder dans le sens de mes lectures et de mes expériences. Pour cultiver un état de contrôle de notre esprit, il est essentiel de choisir délibérément les mots que nous utilisons pour nous parler. Remplacer les pensées négatives par des affirmations positives peut transformer notre perspective et améliorer notre mental. Par exemple, remplacer « Le pays ne changera jamais » par « Nous pouvons tout faire pour changer notre pays » peut aider à modifier notre perception de nous-mêmes et de nos influences.

Ma mère répète souvent : « Hayti sera la lumière des nations ». Au début, je pensais que cela relevait de sa foi religieuse car elle introduisait toujours cette phrase en disant « comme disait feu Sœur Claire… » (paix à son âme). Chaque fois qu’elle recevait une mauvaise nouvelle, elle concluait toujours de la même manière. Je me disais que c’était sa façon de rester stoïque. Aujourd’hui, je suis convaincue que le véritable changement commence par la foi…. Quand nous avons foi en quelque chose, nous sommes guidés par cette conviction profonde, nous donnant la force de persévérer même lorsque les circonstances sont difficiles.

En cultivant une mentalité positive, nous nourrissons notre bien-être émotionnel, renforçons notre résilience face aux défis et créons les conditions propices à une vie épanouissante. Car, dans la vie, nous ne pourrons pas toujours tout contrôler, certains détails échapperont toujours à notre radar. La seule façon de survivre dans la tempête est de croire en un lendemain meilleur, de rester confiants lorsqu’ une porte se ferme, une autre s’ouvre, et d’accueillir avec bienveillance le départ de ceux qui ne sont pas destinés à cheminer jusqu’à notre destination finale.

Soyez sages chers lecteurs. A bientôt !

La sagesse des Tap-Taps

Les tap-taps de mon pays sont souvent bien plus que de simples moyens de transport, ils sont véritablement des véhicules de sagesse, arborant des citations et des proverbes haïtiens qui peuvent parfois être plus éclairants les uns que les autres ! Enfant, j’étais captivée par ces messages et je prenais plaisir à déchiffrer les différentes maximes affichées. Parfois, je me surprenais à rire devant l’orthographe quelque peu déroutante de certains mots, ou encore devant le côté espiègle de certaines expressions.

Parmi toutes ces citations, l’une en particulier avait très tôt attiré mon attention: « La jalousie rend l’Homme méchant ». Aujourd’hui, elle met en lumière une vérité universelle sur la nature humaine ainsi que sur les conséquences néfastes de l’envie et de la jalousie, tant sur le caractère des individus que sur la vie des victimes et de leurs proches.

Autrefois, je croyais que l’on faisait référence uniquement aux victimes de violences et d’abus subissant les méfaits d’un partenaire intime, justifiant son comportement toxique par une expression erronée de l’amour appelée « la jalousie ». Ce comportement vise essentiellement à contrôler chaque aspect de la vie des victimes : leur corps, leur esprit, leur autonomie et même leurs interactions. Cela me rappelle encore les souvenirs de ma voisine accourant chez moi, frappée par son mari et cherchant refuge auprès de ma mère. Chaque fois, elle semblait si vulnérable, cherchant désespérément une échappatoire à cette spirale de violence!

Ces actes, à mes yeux, étaient empreints d’une lâcheté insupportable. Mais comme le dit un proverbe haïtien, « Tout bèt jennen mòde », littéralement « Tout animal acculé peut mordre ». Parfois, une personne se sentant prise au piège peut réagir de manière imprévisible, poussée à bout par la menace constante qui pèse sur elle. C’était le cas de ma voisine. Un jour, elle a finalement trouvé la force de se défendre.

Voir cette femme qui avait été si souvent brisée se dresser et résister pour elle et pour ses enfants a été pour moi une révélation . Sa détermination à ne plus être une victime a été un puissant rappel de la force intérieure que chacun possède, même dans les moments les plus sombres. Ce jour-là, ma voisine a brisé le silence, et sa voix, longtemps étouffée par la peur, a finalement été entendue.

Au-delà des vies personnelles, la jalousie peut également détruire des rêves et des carrières. Dans un monde professionnel extrêmement compétitif, certaines personnes sont prêtes à tout pour s’élever au détriment des autres, motivées par un ressentiment envers ceux qui réussissent là où elles échouent, ou même par une peur profonde de se sentir insignifiantes à côté de ceux qui excellent. Ces gens-là peuvent vous coller des étiquettes, faire circuler des rumeurs à votre sujet ou attribuer votre réussite à une faveur peu gracieuse. Mais peu importe, je dis toujours que la lumière ne peut guère se cacher, elle finit toujours par briller.  Tous ceux qui ont travaillé avec détermination et intégrité pour mériter leur succès finiront par récolter les fruits de leurs efforts.

Aussi, la jalousie peut parfois surgir de sources inattendues, même de la part d’individus inconnus. C’est une réalité troublante qui affecte toutes sociétés, que la simple existence ou réussite d’une personne puisse susciter des sentiments de jalousie et de malveillance chez d’autres, alimentée par un mélange complexe de comparaison sociale, d’insatisfaction personnelle et d’un sentiment de déséquilibre perçu dans la distribution de la richesse.  Cela peut prendre la forme d’actions haineuses, de critiques ouvertes ou même de menaces. Sans minimiser la gravité de ces comportements, souvent plus psychologiques que matériels, il est crucial que chacun de nous devienne un agent de développement et apporte son aide à ceux qui sont dans le besoin.

Même si la jalousie est souvent confondue avec l’envie, les dommages qu’elles peuvent causer lorsqu’elles sont refoulées et nourries par des émotions négatives sont tout aussi dévastateurs. La clé pour surmonter leurs effets réside dans la prise de conscience de ces émotions, leur fondement et leur transformation en moteurs de croissance personnelle et de relations saines. En cultivant une attitude de gratitude, de contentement et de soutien mutuel, nous pouvons atténuer leurs effets destructeurs et cultiver un environnement de respect, de confiance et de bienveillance.

Soyez sages chers lecteurs, A bientôt !

Introspection

La plus grande bataille que l’on puisse mener est celle contre soi-même! Quand mon journal intime humain m’a répété cette phrase, je n’avais alors pas saisi toute sa portée. Aujourd’hui, chers lecteurs, avec plus de recul, j’ai une meilleure compréhension de l’étendue des pensées qui résident derrière cette simple déclaration.

Beaucoup de gens que l’on considère comme intelligents ou moraux ne prennent jamais le temps de plonger en eux-mêmes pour se regarder sans artifices, sans tous les bagages sociaux et intellectuels, car ils redoutent ce qu’ils pourraient découvrir. Lorsqu’on évite cette introspection, on est plus enclins à porter des jugements et à apprécier les autres selon nos propres valeurs, qui peuvent souvent être faussées en fonction de la situation ou des justifications que l’on se forge avant tout pour soi-même.

Cela me pousse à penser à la vraie définition de certains mots comme éthique ou morale… Selon Wikipédia : Dans un sens « ordinaire », le terme éthique est synonyme de morale, et désigne une pratique ayant pour objectif de déterminer une manière conforme de vivre dans un habitat en correspondant aux fins ou aux rôles de la vie de l’être humain. En philosophie, l’éthique est une discipline faisant réfléchir les penseurs sur des conditions, des valeurs ou encore des finalités.

Cette définition philosophique semble plus concorder avec mes observations. Les êtres humains semblent généralement mettre en avant leur éthique en fonction de ce qu’ils souhaitent accomplir. Ceci explique clairement les débâcles de notre société. Personne ne veut s’autocritiquer ni s’imposer les mêmes règles. Ces derniers temps, nous nous plaignons sans cesse de l’effondrement politique et social de notre pays. Nous assistons à de grands débats et à des discours patriotiques sur les réseaux sociaux, mais qu’avons-nous réellement fait pour éviter d’atteindre ce bas-fond?

Certains de mes lecteurs pourraient se demander : « Qu’aurions-nous pu faire? Nous n’avons jamais évolué dans les sphères politiques ou gouvernementales. » Oui, mais pour ma part, je me demande souvent : si j’avais simplement sacrifié une ou deux distractions pour payer les frais de scolarité d’un enfant de mon ancien quartier, qui est aujourd’hui devenu une zone de non-droit, est-ce que cela aurait fait une différence? Si chaque fois que je croisais un enfant des rues, je ne le percevais pas comme une menace, mais plutôt comme un être en quête d’amour et de réconfort, est-ce que cela aurait eu un impact?

Être capable de se regarder, c’est un acte d’une grande valeur sur le plan éthique. Cela implique de mettre de côté tout ce que nous avons appris et reconnaître nos forces et nos faiblesses, nos vertus et nos défauts, sans masques ni mensonges. C’est être confronté au vrai MOI, avec toute sa complexité et sa vulnérabilité. Ainsi nous mesurons notre alignement avec ce que nous considérons comme juste et éthique.

Seule à travers cette autoréflexion profonde que nous cultivons la conscience de soi, la compassion envers les autres et le sens de la responsabilité envers le monde qui nous entoure. Car celui qui veut changer son monde, doit d’abord se changer lui-même.

Soyez sages chers lecteurs. À bientôt

Un renouveau pour se réinventer

Après la publication de mon récent article intitulé « Et si… », un ami et fidèle lecteur m’a écrit personnellement pour me dire: « Soso, je n’ai plus la force de rêver… Nous avons laissé passer tant d’opportunités qu’il m’est difficile d’y croire encore. » Pendant un moment, j’étais bouche bée face à cette assertion qui faisait écho au désespoir des jeunes et des moins jeunes de mon pays.

Puis, je regardais les nouvelles qui affluaient sur les réseaux sociaux, elles ne faisaient guère grâce aux ressentiments exprimés par mon ami. On dirait que nos ancêtres n’avaient pas clairement stipulé leurs vœux. L’unité ne semblait renforcer notre puissance que pour servir des desseins maléfiques. Cette révolution que tant de gens clamaient n’offrait aucune vision d’un meilleur lendemain.

Notre pays continue de sombrer , au point même que l’ange de la mort en est dérouté. Toutefois,  certains croient encore que le pouvoir est leur apogée et sont près à tout pour y arriver. En si peu de temps, le peuple n’a jamais eu autant de propositions. Des opinions divergentes foisonnent, certaines plus controversées que d’autres, mais sans aucune vraie solution à l’horizon. D’autres estiment qu’ils n’ont pas de baguettes magiques, mais ils demeurent néanmoins sur l’échiquier,  espérant par un mauvais coup de l’adversaire le pion prendra la place du roi.

Entre temps, des jeunes fuient le pays par milliers cherchant ailleurs la stabilité, mais surtout la sécurité. Certains partent le cœur brisé laissant derrière eux tout ce qu’ils ont mis une vie à construire, parfois même la raison de toute une vie ajoutant une touche déchirante à leurs décisions. Qui donc peut les juger? Tous ceux qui ont fait ce choix difficile n’ont pas à se justifier car personne ne saura décrire les sentiments de ceux dont leurs maisons ont été vandalisées ou leurs proches séquestrés. 

Pourtant, malgré ces départs massifs, il y a ceux qui ont fait le choix délibéré de rester, entretenant une conviction profonde en la possibilité d’une nouvelle Hayti. Ils refusent de céder au découragement même au milieu des difficultés. Qui peut alors les juger? La vie tout comme le succès est une question de choix et appartient à ceux qui se lancent sans penser aux conséquences.

Cependant, cela ne signifie pas agir de manière imprudente ou inconsidérée. Faire des choix nécessite souvent une réflexion minutieuse et une préparation appropriée. Partir ou rester doit être guidé par une vision claire. Partir pour se perfectionner ou simplement pour survivre ? Rester pour participer au déclin ou pour promouvoir le progrès, la justice et la paix ?

Aucun acteur ne semble comprendre que le pays fera bientôt face à de multiples pénuries. Au-delà de la famine, il sera également nécessaire de combler des besoins en connaissances et compétences pour reconstruire ce pays. Car il nous faut des hommes et des femmes pour mener ce combat d’esprit et réinstaurer le sens de la patrie. Ce peuple divisé depuis tant d’années a désespérément besoin d’un renouveau pour se réinventer.

Un renouveau qui implique un changement profond visant non seulement à reconstruire les infrastructures mais aussi à revitaliser les liens sociaux et à redéfinir nos valeurs en tant que peuple. Pour se réinventer, chaque Haytien doit embrasser la diversité qui caractérise notre société et reconnaître la valeur de chacun, quel que soit son origine, sa religion ou son statut social. Avec une détermination incorruptible et un engagement sincère, nous avons le pouvoir de nous réinventer en une nation plus juste, plus équitable et plus prospère.

Vive Hayti !

Soyez sages chers lecteurs. A bientôt !

Et si…

Souvent à la maison, j’entendais ce vieux dicton : « avec des si, on mettrait Paris en bouteille ». A l’époque, pour moi, c’était un appel à la raison… un rappel que mes arguments étaient sans fondement. Mais avec un si je pouvais rêver et cela personne ne pouvait me l’enlever.  L’idéal n’était pas de mettre Paris en bouteille mais de voir ce vieux Port accueillir à nouveau des Princes. Tout semblait me faire croire que ma ville était devenue une immense sépulture, engloutissant les corps et l’espoir de cette jeunesse… Mais, et si…

Et si nous apprenions à nos enfants l’amour de notre pays, les dissuadant d’en faire juste une escale, les encourageant à s’imprégner des valeurs morales et à ne pas discriminer les moins fortunés ou à ne pas envier les plus aisés? Nous verrions sûrement émerger une nouvelle génération de citoyens conscients de leurs responsabilités;

Et si nous inclusions les femmes dans le processus de développement, les incitant à surmonter les obstacles et à reconnaitre la valeur de leur contribution dans la construction de chaque parcelle de notre plus solide institution? Nous assisterions à des débats plus équilibrés, à une égalité des droits d’accès et à une décrue de la féminisation de la pauvreté;

Et si nos hommes devenaient des visionnaires, œuvrant de concert pour ouvrir la voie à une nouvelle ère, délaissant leurs intérêts mesquins au profit d’un bien commun, mettant de côté les rivalités sans lendemain pour se concentrer sur la reconstruction de l’Humain? Nous nous engagerions vers une quête de progrès où le patriotisme servirait de boussole, nous guidant sur nos chemins;

Et si nous sortions de cet état de léthargie, en adoptant une toute nouvelle méthodologie , en mettant de côté nos egos , en ayant le courage de faire face à nos incompétences et à nos silences? Et si nous brisions les chaînes de l’apathie, en imposant un changement radical à nos esprits, en se souciant vraiment des plus démunis et en acclamant la voix des vaillants fils et filles de la nation au loin retentie ? Nous découvrions ensemble notre vraie force et notre capacité à défier les interdits;

Et si nous prenions conscience de qui nous sommes, en chérissant notre passé et les pères de la patrie ? Nous saurions que 1804 n’est pas une simple épopée, c’est le chamboulement de centaines d’années d’atrocités. Et si nous bâtissions un avenir meilleur pour les générations à venir, en inhumant les vieilles croyances et en mettant fin aux ingérences?  En travaillant tous ensemble, nous créerions des richesses durables et favoriserions une répartition équitable.

Et si nous osions rêver d’une nation unie, glorifiant nos succès triomphants ? Et si nous déposions les armes, plongeant nos ennemis dans la stupeur ? Et si nous dénoncions les traîtres dans nos rangs, réclamant le sol comme seuls maîtres ? Alors, aux yeux du monde, nous serions ce grand peuple qui proclame une nouvelle fois son indépendance dans la liberté, l’égalité et la fraternité.

Soyez sages chers lecteurs ! A bientôt

Il n’a commis point d’erreurs !


Lorsqu’on ne prend pas le temps de vraiment connaître ceux qui nous entourent, on finit par s’entourer de personnes qui nous comprennent bien plus que nous ne l’aurions imaginé et qui, volontairement ou non, influencent notre parcours. Aujourd’hui, chers lecteurs, je vous expose cette réflexion non pas pour vous narrer une histoire vécue, mais plutôt pour partager avec vous quelques conclusions que j’ai tirées au fil des années.

Récemment, mes concitoyens se sont enflammés sur la toile parce que certains Xénophobes les ont traités de « cannibales » voulant à tout prix réclamer réparation face à cette condition généralisée qui ne reflète guère la réalité de notre société.  Pourtant, sans prendre le temps d’analyser les causes qui ont engendré cette cascade d’injures racistes à l’endroit du premier peuple noir ayant défendu la liberté pour tous, ils s’autodéchirent dans une guerre de répliques se condamnant les uns les autres d’être responsables de leurs misères et de leurs déboires. Perdant de vue ce qui les avait initialement réunis, ils se blessent mutuellement dans un déluge de paroles sans jamais se demander ne serait-ce qu’une fois si cette scène dont ils étaient les principaux protagonistes, n’était pas l’œuvre magistrale de ce scénariste caché derrière son écran, tapant de manière très réfléchie seulement « deux petits mots », sans aucune ponctuation. Personne ne semble se poser la question ouvertement si le monde n’était pas plus quiet que lorsque nous nous battions entre nous et que notre force fusse dispersée dans la désunion.

Ne vous méprenez pas chers lecteurs, je ne cherche pas du tout à minimiser les propos de cet internaute mais je tends plutôt à comprendre les intérêts de ceux qui nous dictent le chemin. Car le vrai changement comme le dit souvent mon journal intime humain réside en nous autres haïtiens. Ce n’est pas dans la perception du monde que nous trouvons notre essence, mais dans la connaissance de nous-mêmes en tant que peuple. Après s’être affolés, cette vague de patriotisme sera vite envolé laissant place aux échanges routiniers sans prendre conscience que nous sommes tous responsables et que nous avons le devoir changer la donne. Quelqu’un eut à me dire un jour : «Tu atteindras la sagesse lorsque tu comprendras que tous ceux avec qui tu collabores ne seront pas forcément tes amis, ni ne partageront nécessairement ta vision du monde, mais vous serez tous appelés à travailler autour d’un seul et même objectif ». Cette phrase si simple avait percuté mon esprit et depuis lors j’ai œuvré à approfondir mes connaissances sur ceux qui m’entourent, observant leur évolution, que ce soit dans leur grandeur ou dans leur petitesse, tout en gardant les yeux rivés sur la destination commune.

Il est grand temps que nous autres, Haïtiens nous nous rassemblons autour de cette vision collective qui est de reconstruire notre nation en acceptant nos divergences et nos différends. Sinon, nous resterons figés dans les pages de l’histoire comme ce peuple au passé glorieux mais au présent éploré qui se livre en aveugle au destin qui l’entraîne. Un destin fort mené par des intérêts clairement actés.

À des milliers de kilomètres, j’observe une autre polémique croissante sur différents médias en raison de la nomination d’une artiste noire en tête d’affiche d’un événement mondial. Elle est la cible de propos racistes de la part de personnes qui l’ont vue grandir, d’un peuple qui lui a offert renommée et avenir. Personne ne semble se demander ce qui a provoqué cette migration massive des personnes de couleur qu’ils semblent tant détester…. L’histoire ne manquera pas de leur rappeler que tous ces palais n’ont pas été érigés uniquement par la sueur de leurs fronts, que parfois la métropole devient la terre promise des colonies dépouillées.

A l’heure du réveil, le monde sera confronté à une toute nouvelle réalité. Les discussions sur l’égalité des genres, les préoccupations relatives à l’injustice envers les noirs, le racisme et les efforts pour contrer la détérioration de la biodiversité appartiendront au passé. Il sera simplement question d’équilibre. Car après avoir causé tant de destruction par nos pensées et nos actions, nous serons obligés de rebâtir en accord avec le plan initial, car l’Architecte de l’Univers n’a commis point d’erreurs.

Soyez sages chers lecteurs. À bientôt.

Un cri du cœur

En 2019, j’avais rédigé et publié un texte sur l’une de mes pages de médias sociaux exprimant ma frustration d’alors sur la situation de mon pays. Pour ceux qui me suivent, celui-ci vous est sûrement familier. Mais aujourd’hui, son essence prend une importance encore plus palpable. Chers lecteurs, laissez-moi vous faire découvrir comment des expressions datant de plus de cinq (5) ans peuvent-elles encore refléter notre présent en tant que nation :  

Tout est en train de flamber: la misère, la colère, le désespoir, l’égocentrisme avec;

Notre chère Haïti, depuis plusieurs décennies, subit les conséquences des décisions irréfléchies de ses fils et de ses filles endormis. Tel un sortilège …  

Mais nous ? Nous sommes en train de tout brûler, et cela aux noms de tous nos maux ;

Des maux que nous nous sommes créés, soit par notre ignorance ou par notre silence. Une situation révoltante, pérenne dans nos croyances. 

La fumée est pour certains un exorcisme, mais pour d’autres un mécanisme;

Un mécanisme de destruction dont beaucoup ignorent les véritables raisons, mais ceux qui en sont conscients se taisent de toute façon.

Pourquoi relisons-nous toujours les mêmes livres depuis plus de 30 ans?

C’est peut-être ironique de me trouver une réponse à cette question compliquée. Ces pages d’ histoire que nous revivons incessamment sont le miroir de nos âmes oubliées.

Sommes-nous si sentimentaux qu’on ne peut se débarrasser de ces vieilleries ;

Des suggestions ingérées dès l’enfance par des dires bien ancrés dans nos esprits « Koupe tèt boule kay » . Tel un cri de guerre pour avancer vers un ennemi… qui n’est autre que notre propre frère !

Manipuler ou être manipulé, nous ne saurions dire ce qui est pire face à l’ignorance;

Manipuler par des manipulés est peut-être l’imbroglio à résoudre pour contrer ce chaos. Un peuple en chute libre de contenance prendra du temps à saisir l’évidence.  

Pour certains, l’ascension est un cheminement, un jeu de grands ;

Nos ancêtres avaient compris qu’une certaine prestance était nécessaire pour revendiquer le titre d’empereur, sachant qu’un majò jon ne pourrait jamais revêtir une telle splendeur.

Pour d’autres, une preuve existentielle,  la blessure profonde d’un enfant;

Mais hélas ! l’Haïtien se laisse berner par les balbutiements même d’un enfant meurtri qui s’exprime par des mots au sens caché comme du latin vieilli !

Quand est-ce qu’on dira non ? Non à cette décadence;

Pourquoi sommes-nous obligés de faire ce bond en arrière?

Si c’était pour mieux sauter? Notre générosité nous applaudirait forcément ;

Cette scène tourne en boucle telle une version non éditée de notre histoire ;

Des images financées depuis trop longtemps par l’argent de nos contribuables prisonniers ;

Qu’est-ce qu’un bon joueur ne ferait pas pour gagner une partie ?

Tout, sauf penser à la patrie!

On dit souvent « un peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite ». Peut-être un jour parviendrons-nous à briser ce sort, lorsque nous réaliserons enfin que notre destin est entre nos propres mains. Que personne ne viendra nous secourir sans exiger un prix, ce que nous payons depuis plus de deux-cent-vingt (220) ans au coût du sang des innocents péris .

Cette révolution que nous recherchons tous est d’abord en nous…

Une révolution mentale pour comprendre que nous devons d’abord nous reconstruire individuellement. Une révolution sociale pour démystifier toutes ces suggestions de «moun en haut moun en bas ». Une révolution politique pour instaurer un état de droit axé sur la liberté et la justice. Une révolution nationale pour apprendre à nous pardonner et à inaugurer une nouvelle ère d’indépendance dans les annales de notre histoire.

Dès que le MOI s’effacera , le pays renaîtra.

L’heure est venue pour que les fils et les filles d’ Haïti de partout se réveillent et s’unissent autour d’un même et seul rêve : voir Haïti renaître de ses cendres et retrouver sa dignité! Car, comme le disait un sage, « un peuple qui rêve ensemble façonne sa toute nouvelle réalité » !

Soyez sages chers lecteurs. À bientôt

Guérir nos vieilles blessures !

Si elles savaient comment le faire, beaucoup de personnes se seraient autohypnotisées pour guérir les vieilles blessures qui les rongent encore.

Chers lecteurs, si on pouvait pleinement saisir l’ampleur des dégâts émotionnels datant de l’enfance, on inculquerait à nos enfants et à nos petits-enfants à être davantage indulgents. Je me rappelle lorsque j’étais à peine adolescente, je voyais comment certaines de mes camarades prenaient un plaisir cruel à persécuter celles qui, à leurs yeux, présentaient un quelconque défaut ou simplement différaient d’elles. Bien que je fréquentasse une école congréganiste uniquement pour les filles, cela n’empêchait pas les petits démons d’y faire la loi. (rires)

Je n’étais guère exempte de ces moqueries. À l’école, j’étais « Madame Zuzu ». Ma démarche, ma façon de parler et mon côté trop cultivé à leurs goûts, toutes ces caractéristiques dépassant leur imagination étaient sujettes à des jugements. Elle faisait l’intéressante! disaient-elles. Personne n’avait compris que j’étais la benjamine d’une fratrie dont le cadet était de huit (8) ans mon aîné. Que j’avais évolué dans un cercle aux esprits beaucoup plus avancés.… Très tôt, je m’étais intéressée au sport, à la lecture, à la science, à l’écriture et à la technologie. Souvent, mes discussions prenaient une tournure qui n’avait rien à voir avec leur sujet de prédilection… les garçons!

Heureusement, à la maison, beaucoup de ces sujets notamment le harcèlement n’étaient guère tabous et des débats ouverts se faisaient au salon. Cela m’avait permis de développer un sens aigu de la répartie, je m’assumais pleinement et me moquais même de celles qui pensaient vouloir m’atteindre. Je me souviens quand l’un des sobriquets qu’elles me collaient, a fait le titre d’une meringue carnavalesque très prisée « Zoukoutap ». Je les charriais fièrement en affirmant que j’étais si célèbre que mon fameux surnom avait été repris par un groupe musical et faisait la une des médias. (rires)

Cependant, mon cœur saignait à chaque fois que j’ observais cette petite fille (appelée ici Sara) au bout de la salle, apeurée craignant que la foudre des plus « cool » tombât sur elle. Elle rongeait ses ongles avec une avidité frénétique, révélant ainsi sa peur grandissante et comme si la loi d’attraction n’agissait rien que pour elle, les rigolotes de classe clôturèrent la séance avec elle.

Cette petite fille dont les parents avaient de faibles moyens se voyait ridiculisée pour tout: de sa coiffure jusqu’au détail le plus insignifiant. Personne n’avait su qu’entre deux vannes absurdes, j’allais tomber par pur hasard sur quelques-uns de ses poèmes. Bonté divine! derrière son air effacé, Sara avait le verbe fluide, sa plume était d’une telle éloquence qu’on voyait transpirer chaque émotion dans ses mots. J’en étais carrément subjuguée…Elle décrivait à travers ses écrits sa vie, ses envies et ses pensées les plus obscures.

J’en étais venue aux larmes, me sentant quelque peu coupable de ne pas l’avoir défendue comme je l’aurais fait pour une amie. Je la revois à cet instant, le regard triste dessinant sur son visage un sourire léger essayant de me réconforter. Cette scène jamais évoquée auparavant me touche encore profondément ne comprenant pas comment de simples bêtises d’enfant pouvaient avoir un impact aussi blessant.

A l’époque, je m’étais promise que j’allais tout faire pour arrêter ces persécutions lassantes quitte à faire remonter une pétition à la Direction. Nonobstant, le mal était déjà fait! Sara avait laissé l’établissement, et je n’avais plus aucune nouvelle.

Après mes années d’université, j’allais rencontrer un proche de sa famille qui me raconta les périples de sa vie. Sara a vécu des années de troubles mentaux et s’est toujours sentie incomprise. Elle n’a jamais pu prendre sa vie en mains et a même essayé de se suicider à plusieurs reprises. Elle avait tout le temps le syndrome de l’imposteur et s’autocritiquait vainement.

Cette jeune femme au potentiel infini a vu sa vie partir en vrille juste parce que son environnement immédiat n’avait pas reconnu sa vraie valeur ou n’avait pas compris que certains comportements allaient laisser une empreinte permanente dans son cœur.

Chers lecteurs, je vous invite à identifier ce mal autour de vous et à œuvrer comme moi à l’éradiquer car beaucoup de gens n’arrivent pas à s’en sortir ou à prendre conscience à quel point ces expériences continuent à marquer leur existence! Prenons le temps de visiter l’enfant qui est en nous car ce dernier est parfois la cause de tous nos tourments. Partageons avec lui cet amour que nous ressentons maintenant car le succès du présent dépend de notre capacité à regarder sans rancune le passé et sans crainte l’avenir.

Soyez sages chers lecteurs! A bientôt